On savait que la France comptait parmi les grandes nations du kendo européen. L’équipe sélectionnée cette année pour les Championnats d’Europe vient de rentrer de Budapest avec une profuse moisson de médailles dans toutes les catégories. Excusez du peu :
- Médaille d’Or pour l’équipe masculine, qui a nettement dominé le championnat et s’est imposée face à l’Italie
- Médaille d’Or pour l’équipe féminine, qui a tout simplement dominé la Pologne en finale
- Médaille d’Argent pour l’équipe Junior, qui s’incline en finale face à la Russie dans des combats disputés
Même excellence des résultats dans les catégories individuelles :
- Médaille d’Or pour Kei Ito dans la catégorie individuelle masculine
- Médaille d’Or pour Pauline Stolarz dans la catégorie individuelle féminine
- Médaille d’Or pour Louis Moutarde qui s’impose, pour la deuxième fois, dans la catégorie individuelle Junior
- Médaille de Bronze pour Paul Debray-Deschodt en junior, qui s’incline, en demi-finale… devant son compatriote Louis Moutarde !
A ces admirables breloques s’ajoute encore le figthing spirit de Wilfried Olivier en individuel homme… Sylvain Chodkowski, notre directeur technique régional, a reçu l’Or en équipe, mais a dû s’incliner en individuel dans un quart de finale disputé face à l’Italien Fabrizio Mandia, après deux splendides combats de poule où il fut archi-dominateur, et de magnifiques combats en tableau contre le Polonais Krzysztof Bozak et le Hongrois Gabor Babos.
On peut affirmer, sans outrance cocardière, que l’équipe de France a de loin dominé ces Championnats d’Europe puisqu’elle est de tous les podiums et que l’or ne lui a échappé (de justesse) que dans la catégorie équipe Junior !
Ces excellents résultats s’expliquent d’abord évidemment par les qualités individuelles de nos kenshis, par la ferveur de leur investissement et l’assiduité de leur pratique. Ils s’expliquent aussi par le haut niveau de l’encadrement dont ils bénéficient. Sur le plan structurel, il faut dire aussi que le kendo, discipline jeune dans la plupart des pays européens, est implanté en France depuis les années 1960 ; des liens étroits ont très tôt été tissés avec le Japon et les encadrants de très haut niveau sont aujourd’hui nombreux (l’annuaire de la FFJDA recense 30 titulaires du 7e dan). La France bénéficie ainsi d’une sorte de privilège d’ancienneté, qui explique en partie l’excellent niveau technique de nos pratiquants… et les excellents résultats de ce week-end !
En dehors de ces prouesses nationales, il faut saluer l’organisation des EKC de Budapest et les efforts réalisés pour rendre accessibles ces championnats à l’extérieur. Voici quelques années, il était encore impossible de suivre les grandes compétitions internationales en direct ; ce week-end, par la magie des technologies numériques, il était permis de suivre à distance et en continu, tous les combats de chaque shiaijo, et d’admirer les performances des combattants. Les moyens techniques sollicités étaient excellents. Si l’on en croit le compteur Youtube, 600 à 700 spectacteurs ont ainsi pu suivre simultanément les combats à distance depuis leur canapé…
Le spectacle était réjouissant. Non seulement pour le niveau technique des combattants en lice ; mais pour la beauté de cette discipline. Le caractère sportif de l’événement n’a pas occulté les vertus morales de l’art martial. En témoignent les visibles manifestations de respect entre les adversaires, qu’opposaient pourtant des combats lourds d’enjeux. La qualité de l’arbitrage était remarquable. Spectacle plus réjouissant encore : sur le chat en direct de la plate-forme Youtube, les commentaires des spectateurs de toute l’Europe (Français, Grecs, Belges, Russes, Serbes, Finlandais, Néerlandais…) se sont croisés sans jamais sombrer dans l’outrance ou l’irrespect. Les échanges étaient plus que cordiaux : amicaux. C’est toute la communauté du kendo européen qui a ainsi été réunie, trois jours durant, par les merveilles de l’outil numérique.
Bref : bravo aux organisateurs ; bravo à notre très belle équipe de France ; bravo à tous les combattants en lice ce week-end ; et vivement l’année prochaine !